Je t’ai cherché
Je t’ai cherché
Je t’ai cherché

J’ai entrepris des voyages
au delà de l’horizon
au dessus des bleus
à la poursuite de l’éphémère

J’ai bâti des mondes entiers
encore plus haut
vers les oiseaux
vers les anges

Je t’ai cherché
Je t’ai cherché

J’ai touché la lune
apprivoisé le soleil
imaginé l’impossible
et accompli l’extraordinaire

Je t’ai cherché

Je me suis abreuvé
des merveilles du monde
jusqu’à l’ivresse
encouragé les excès
jusqu’à la sidération

Un jour fatigué
j’ai arrêté la poursuite
et ce jour là je t’ai trouvé
dans une corbeille de linge propre

Dehors il pleut du pollen
des larmes de printemps
nettoient l’hiver
avant de le ranger

jusqu’à l’année prochaine

La poésie est un jeu
d’enfants

La poésie est un jeu
de mots

La poésie est un je

Assis sur un caillou
en forme de ciel
tu es à ta place

Tu ne dis pas
Tu ne bouges pas
Tu es simplement là
à ta place
et jamais à côté

De tes yeux si frais
tu fixes le rien du tout
et ses mystères
peut-être

Peut-être dans ta tête
tu danses

Peut-être dans ta tête
tu chantes

Peut-être dans ta tête
tu rêves

Peut-être

Au beau milieu de maintenant
à cheval sur un éclat d’instant
tu es à ta place d’enfant

Moi
je souris à cette idée

Au-dessus de la canopée
dans le silence
la lumière naissante
agitée de frissons
verse un matin frais
sur la forêt endormie

Le vent murmure
des secrets séculaires
C’est la Terre qui baille
C’est la Terre qui s’étire

Elle s’en va déposer
un baiser tendre
sur le front du jour

C’était un temps de cacahuètes
un temps de rien
un temps de pas envie
un temps à ne rien faire

du tout