Dans le ciel des villes,
nous avons tissé des toiles de lumière,
comme des attrapes-rêves,
pour capturer nos fantômes
dans des mailles incandescentes,
pour chasser des recoins sombres
nos monstres intérieurs.
Nous avons effacé les étoiles
et sacrifié les constellations
qui guidaient les voyageurs
à travers les nuits sans lune.
Ces repères immuables,
nous les avons noyés
dans des océans de clarté.
Nous voilà aveugles
en plein lumière.
Au milieu des ruches de béton,
nous avons dressé des fleurs de métal
dans des champs de nuages.
Chaque soir,
quand les couleurs s’éteignent,
que les ombres s’étirent,
nous en récoltons le nectar
qui alimentera
nos rêves électriques.