Au hasard d’un intervalle inutile
à l’écart des réalités oppressantes
laisser les pensées respirer
et les corps s’alanguir
dans une mollesse réparatrice
Auteur/autrice : Olivier VICTOR
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Mollesse
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Nos cavernes de silence
Dans nos cavernes de silence
les murs grignotent nos mots
comme nos soleils
même les tonitruants
même les enragésDans nos cavernes de silence
nos murmures intérieurs enflent
en grondements furieux
submergeant les consciences
jusqu’à l’insupportableDans nos cavernes de silence
les folies s’envisagent
dans nos gorges inutiles
où même l’air suffoque
de ne plus inspirerDans nos cavernes de silence
nos vies s’écoulent
en sources parallèles et inaccessibles
leurs échos résonnent
dans nos faillesDe nos cavernes de silence
il suffirait de s’extraire
de s’abandonner à la nécessité des mots
pour retrouver le souffle
de nos paroles atrophiées
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Conformol
Sous profusion
Les yeux se ferment
Les esprits s’éteignent
Les chairs renoncent
Les courages s’anesthésientAinsi s’endorment les libres
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Les chemins de l’enfance
Dans une forêt de quotidiens
il sème des miettes d’imaginaire
comme un chemin éclatant
au milieu de mes grisaillesAu bout de l’instant un grain d’enfance
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Avant
Avant
un autre ailleurs
un autre maintenantCrier aux avions
pour voir s’ils entendent
attendre des réponses
dans le silence des nuagesTourner en rond
la tête en arrière
jusqu’à tomber d’ivresse
sans modérationCourir vite
pour échapper à l’ombre
attraper le soleil
dans le creux de nos mainsTransformer
la poussière en étoiles
dans la magie des rayons
du début d’après-midiAvant
il n’y avait pas de demain
et c’était bien
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Le poète perse
Le Poète perse
n’a pas dit les mots
ni aujourd’hui
ni les autres joursLe Poète perse
n’a pas écrit les mots
ni aujourd’hui
ni les autres joursSa poésie de l’être
Sa poésie des gestes
s’offre aujourd’hui
s’offre tous les joursSes yeux abritent la tendresse
ses mains façonnent les sourires
ses rides sont des rivières
où s’écoulent les souvenirsLe Poète perse
n’a pas dit les mots
son silence m’a troublé
et des larmes ont inondé mes déserts
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Cri d’orage
Aux confins du ciel
la rage s’impatienteLe temps grésille
Des lignes de pluie
lardent l’air exaltéLe monde expulsera
bientôt sa fureur
dans un grand cri
d’orage
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Les grands yeux
Ils avaient de grands yeux
ouverts sur la nuit
des yeux pour regarder la lune
des yeux de la taille du ciel
des yeux avides du monde
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Le rouge a disparu
C’est une triste nouvelle
le rouge a disparu
noyé derrière l’horizon du jourLe ciel est en deuil jusqu’à demain
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Esprit libre
Dépouillé du souvenir
je m’envole
âme vagabonde
débutant mon voyage éthéré
en quête de l’esprit libre